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Projet CHIPS

Depuis 2021, le LAPA-IRAMAT (UMR7065) développe, conjointement avec des membres d’ArScAn (UMR 7041), un référentiel de données chimiques relatives aux activités sidérurgiques anciennes : la base CHIPS. Les matériaux décrits sont variés : scories métallurgiques, céramiques, minerais, alliages métalliques. La base de données contient à ce jour plus de 5000 analyses se rapportant à 869 contextes archéologiques. Plus de 1700 analyses sont à ce jour en accès ouvert, et un processus de modération des données est en cours afin de parvenir in fine à une ouverture complète des données. La couverture spatiale de la base est mondiale, mais la très grande majorité des données se rapportent à l’heure actuelle à l’Europe de l’Ouest et plus particulièrement à la France. Le référentiel est une base de données relationnelle développée via PostgreSQL, permettant de documenter à la fois les contextes de découverte, les matériaux analysés, ainsi que les informations chimiques. Un soin particulier a été apporté sur les métadonnées afférentes aux informations chimiques (laboratoire d’analyses, caractéristiques des dispositifs analytiques, erreurs de mesure, publications scientifiques etc) afin d’offrir aux utilisateurs du référentiel des moyens d’apprécier la qualité des données analytiques, et faciliter leur intercomparaison avec des données provenant d’autres sources. Le référentiel a été mis en ligne en juillet 2024 en accès ouvert sur la plateforme open data ‘la fabrique numérique du passé’, portée par le consortium Huma-Num Projets Time Machine. Des développements sont actuellement en cours afin de proposer des requêtes plus variées, un paramétrage des requêtes de téléchargement, et des outils graphiques de description des données au moyen de panneaux dédiés.

Ce référentiel est destiné à devenir rapidement un outil collaboratif pour tous les chercheurs qui s’intéressent aux activités sidérurgiques anciennes. Une communauté de chercheurs est d’ailleurs en train de se former à l’échelle internationale autour de cet outil. Les données qu’il contient peuvent être employées pour traiter de sujets en archéologie, en histoire des techniques et en histoire économique, en étudiant les techniques métallurgiques ou en déterminant la provenance des matériaux et les modalités de circulation des produits sidérurgiques. Le référentiel est transpériodique, ce qui permet de mener des études dans tous les contextes chronologiques.

La phase de développement initiale du référentiel étant désormais achevée, il nous paraît indispensable de soutenir une phase d’alimentation en mettant en place une large campagne analytique. Cette campagne sera structurée autour de la problématique de la fourniture en fer des chantiers de construction de Notre-Dame de Paris, ce qui amènera à considérer plusieurs espaces sidérurgiques à l’échelle européenne. A l’issue de cette campagne plusieurs secteurs sidérurgiques historiques, dont les signatures chimiques sont encore inconnues, seront caractérisés et pourront être considérés comme des sources potentielles dans le cadre d’études de provenance des alliages ferreux, dont l’usage tend désormais à se diffuser.

Les deux équipes qui portent ce projet ont d’ores et déjà ciblé plusieurs secteurs sidérurgiques à caractériser. Il est néanmoins possible d’envisager l’examen de zones supplémentaires. Des partenaires qui seraient intéressés par l’alimentation de la base de données, en proposant des collections d’échantillons, sont ainsi les bienvenus.

Contact : alexandre.disser@cea.fr